Depuis plusieurs années, l’ICHEC intègre la durabilité à tous les échelons de son fonctionnement et mène une réflexion stratégique approfondie sur les questions de développement durable. En 2023, l’ensemble du personnel enseignant et administratif a commencé à être formé aux enjeux de la durabilité afin de pouvoir transmettre ces connaissances aux étudiants ou les appliquer dans le cadre de son travail quotidien. Ce projet découle du plan de soutenabilité forte en 4 axes coordonné par l’entité dédiée ICHEC Durable. Catherine Dal Fior, responsable, nous raconte.
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Dans quel contexte a abouti cette formation ?
Ce projet de formation était en tête de liste dans l’axe numéro 1, à savoir « matières et enseignement ». Pour éduquer nos étudiants aux enjeux du développement durable, il était nécessaire que leurs professeurs y soient sensibilisés en amont. Une formation sur mesure a dès lors été mise en place par une équipe projet composée de Laetitia Parmentier, Philippe Drouillon et Brigitte Hudlot. Puisque les connaissances sur la thématique sont à géométrie variable, nous avons décidé de travailler sur une formation en trois modules.
Quels sont ces modules ?
D’abord les fondements, la base du développement durable. Ensuite son positionnement dans une approche systémique ; comment comprendre ses enjeux et impacts et leur articulation les uns avec les autres. Le troisième volet sera dédié à l’intégration du développement durable dans différentes matières de cours.
Le module 2, organisé en mai dernier, rentrait dans le vif du sujet. Nous y avons abordé les systèmes, et en particulier deux méta-systèmes exerçant une influence transversale sur les enjeux du développement durable. D’abord le meta-système économique. Philippe Roman y a abordé les leviers de changement en fonction de la perception qu’on a du système économique. Ensuite le méta-système financier. Christel Dumas nous a fait travailler sur les différents acteurs de ce système et le cadre légal en action au niveau européen. Elle a par exemple abordé la nouvelle loi qui amènera bientôt les entreprises à faire du Reporting non-financier. Les banques devront de plus en plus prendre en compte des paramètres liés à la durabilité dans les choix de financement qu’elles opèrent.
Ensuite, nous avons décortiqué la chaîne de valeur d'un produit afin de comprendre les liens entre les différentes disciplines impliquées et leurs impacts sur le développement durable. Cela a permis de faire émerger des leviers de changement au sein de plusieurs matières (stratégie et gouvernance, communication et marketing, production et supply chain, comptabilité, stratégie digitale, etc.).
L’équipe de formateurs a dû abattre un travail incroyable !
Oui, cette formation n’aurait pas été possible sans l’impressionnant investissement de toute l’équipe. Laetitia Parmentier et Philippe Drouillon ont défini le parcours de formation et géré l’ensemble du projet ; Brigitte Hudlot, véritable pionnière de la durabilité à l’ICHEC, a énormément travaillé sur la création des contenus des formations ; avec l’aide de Philippe Drouillon, qui a fait prendre vie à ces contenus en mobilisant ses légendaires capacités d’animation et sa très grande expérience du domaine.
Comment a été reçue cette formation, côté personnel ?
Le module 1 a fait sensation, les gens ont adoré ! On sentait qu’il y avait une réelle volonté d’aller plus loin chez les participants, qui se sont d’ailleurs inscrits au module 2 pour une grande majorité. Ils sont très impatients du Module 3, qui leur permettra de réfléchir à l’intégration de la durabilité dans leurs cours, là où ce n’est pas encore fait.
Nous réorganiserons probablement une deuxième fois ces formations pour celleux qui le souhaitent. Ensuite, l’idée sera de réfléchir à un « Onboarding » durable, peut-être sous forme de MOOC, afin de sensibiliser les nouveaux arrivants.
Nous réfléchissons également à un moyen de former les professeurs externes qui n’ont pas toujours la possibilité d’être présents sur les campus en journée.
Et le personnel administratif ?
Une fois le squelette de la formation des enseignants établi, nous avons défini son équivalent pour le personnel administratif.
Puisque celui-ci est impliqué dans les autres axes d’ICHEC durable (infrastructures, écosystèmes et gouvernance), il est logique qu’il soit également formé pour favoriser une approche de la durabilité à 360° au sein de l’établissement.
Un module 2 verra certainement le jour également pour l’équipe administrative. Il abordera les leviers d’action concrets pour intégrer la durabilité dans nos activités quotidiennes.
Y-a-t-il d’autres projets en cours dans l’axe 1 d’ICHEC durable ?
Nous avons développé, avec une équipe-projet, notre référentiel de connaissances en matière de durabilité. Il permet d’évaluer les acquis que doivent posséder les étudiants en termes de durabilité au terme de chaque année des programmes. Ceci sera une ressource importante pour la réforme des programmes.
Nous lançons également en septembre le statut d’ « étudiant engagé ». Il permet de formaliser l’engagement citoyen de certains étudiants, qui se verront octroyer des facilités durant leur parcours pour soutenir et encourager leurs engagements