Responsable du groupe matière
Frédéric KUPPER
Membres du groupe matière
Nathalie DEGROOTE
Roxane DE HOE
Frédéric KUPPER
Samia SAADANI
Jacques SPELKENS
Mission du groupe matière
L’ICHEC se donne pour mission de former ses étudiant.e.s à devenir des managers et des entrepreneurs responsables et ouverts sur le monde aussi bien dans le secteur marchand que non marchand. Les sciences humaines ont un rôle fondamental à jouer dans la réalisation de cette mission. En effet, dans leurs diversités, les sciences humaines ont comme point commun de participer au développement d’une pensée complexe, située, critique et curieuse.
Tout d’abord, les concepts et les théories enseignées en sciences humaines, dans leur multiplicité théorique et méthodologique, permettent d’apprendre à comprendre, analyser et problématiser des réalités complexes, dans une perspective systématique et holistique. Avant de chercher des solutions ou de se focaliser sur les « moyens », il s’agit ainsi d’interroger le sens de l’action et ses finalités (via notamment les cours de sociologie, de philosophie et de psychologie). Contrairement à une pensée en silo, il ne s’agit donc pas de séparer et de simplifier mais d’apprendre à relier et contextualiser, en étant attentif à la diversité et la complémentarité des perspectives mais également aux paradoxes et aux tensions. Ensuite, la confrontation à d'autres cultures et réalités sociales (notamment via la sociologie et la psychologie) mais aussi à d'autres temporalités via l'ancrage historique ou transhistorique, permet non seulement de favoriser une ouverture à l’autre et aux divergences mais également le décentrement. De plus, en questionnant les stéréotypes, les préjugés et le sens commun, notamment ceux au cœur du métier de manager ou d’entrepreneur, et de la place de l'entreprise dans nos sociétés, les sciences humaines développent l’esprit critique ouvrant ainsi le champ des possibles sur d’autres manières de voir et de faire. En sciences humaines, nous entendons par « esprit critique » non pas une vague et flottante attitude mais un véritable savoir/art, qui s’apprend et se réapprend sans cesse, à partir d’un point de vue et d’une variation de point de vue, impliquant des accompagnements d’auteurs, de cadres et de postures éclairées.
Enfin, avec les sciences humaines, nous mettons en avant-garde de nos pratiques l’esprit de curiosité. Par nature, les sciences humaines se focalisent sur l’humain, c’est-dire sur une sensibilité et un mode d’existence spécifiques, curieux, s’étonnant, s’ouvrant au dehors. En accord avec son ADN, l’esprit des sciences humaines véhicule l’itinérance créative, en
recherche, apprenante, devenant. Elle s’ouvre aux différents humains mais aussi aux animaux, aux végétaux, aux différentes formes du Vivant, afin de s’enrichir, de s’irriguer, de se nourrir dans le respect. La transdisciplinarité, les transdisciplinarités même qui en découlent, font partie intégrante du projet des sciences humaines.
L’ensemble de ces apports des sciences humaines est d’autant plus crucial dans le contexte de bouleversements socio-écologiques et d’incertitude radicale dans lequel les étudiant.e.s seront amenés à exercer leur profession. Les compétences exercées au sein des cours donnés au sein du GM sciences humaines se trouvent ainsi au cœur de la vision de l’ICHEC axée sur la capacité d’imaginer, concevoir et gérer des organisations résilientes au service du vivre ensemble, de la justice sociale, de la régénération écologique, ici et ailleurs, et de l’invention de nouveaux récits mettant le Vivant à l’honneur.
Le point de vue des sciences humaines insiste sur le fait que pour modifier positivement le monde, il est impératif, nécessaire, de d’abord bien le connaître et de bien s’en informer. Nous ne voyons pas comment changer le monde sans le connaître de manière préalable et cette connaissance se nourrit largement et profondément au contact de l’histoire, de la géopolitique, du journalisme d’investigation, de la sociologie et de l’anthropologie, de la philosophie, des fondamentaux du droit et de la science économique, de la psychologie et des sciences de l’éducation. Sans cet outillage toute proposition de changement pourrait s’avérer creuse voire dangereuse.